Réouverture de la station Vélib Sully-Morland, 75004 Paris (photo Godefroy Troude)
Après un gros passage à vide du service Vélib depuis l’arrivée de son nouvel opérateur Smovengo, un retour à la normale semble enfin se profiler.
C’est d’abord début octobre le rejet par le tribunal administratif de Paris du recours de JCDecaux, contestant l’attribution du marché à Smovengo en raison, entre autres, d’un prix trop bas et demandant l’arrêt du service. C’est ensuite fin octobre l’inauguration de la 1.000ème station, un nombre d’abonnés qui repart à la hausse avec 140 000 abonnés (après avoir chuté à 130 000 cet été) et taux de disponibilité des vélos qui remonte à 80% (après avoir touché le fond à 20% en juin).
On est encore loin des records de l’été 2017, mais la reprise est encourageante.
Ci-dessous, un tableau comparatif entre les records de Vélib première génération en été 2017 et la situation actuelle, et de l’objectif à terme, construit à partir des dernières informations publiées dans la presse.
Été 2017 | Nov 2018 | Objectif | |
Abonnés | 300.000 | 140.500 | ? |
Stations | 1.800 | 1.000 | 1.400 |
Bornes | 40.000 | ? | ? |
Vélos (en circulation) | 20.000 | 11.114 | 20.000 |
Trajets par jour | 105.000 | 45.000 | ? |
Communes couvertes | 38 | 59 | 68 |
(source : tableau Godefroy Troude d’après sites en annexe)
Objectifs :
L’objectif est aujourd’hui prévu d’être atteint en mars 2019. Le contrat Smovengo est prévu jusqu’en 2032.
Promotion :
Smovengo fait une promotion « de rentrée » jusqu’ à fin novembre 2018 avec -50% pour tout nouvel abonnement ou tout réabonnement.
Pour mémoire :
Le contrat Smovengo offre de nombreux avantages par rapport au contrat Decaux :
– un prix bien moins élevé pour la ville de Paris et les communes (estimé à 50 millions d’euros annuel avec Decaux),
– des vélos plus légers et plus résistants au vandalisme,
– une partie du parc à assistance électrique,
– possibilité de se garer même si la station est pleine (« Park+ » suspendu depuis quelques mois).
Extrait du rapport de l’inspection générale de la Ville de Paris à propos du contrat Decaux : « la ville de Paris doit débourser 16 millions d’euros annuels supplémentaires, soit la quasi-totalité des recettes (abonnements et tickets à la journée) qui reviennent à la ville. »
Citation de Pierre Serne, président du Club des villes et territoires cyclables : « Tout le monde a constaté que [le contrat Decaux] avait coûté beaucoup plus cher que prévu, que c’était très lourd en termes d’exploitation, et que nous n’étions plus dans les premières années, lors desquelles les opérateurs étaient prêts à perdre de l’argent pour bénéficier d’une vitrine leur permettant d’aller chercher d’autres contrats » […] changer les bornes et les 18 000 vélos est d’un coût négligeable au regard des économies attendues sur la gestion du service sur une seule année. »
Sources :
– Données été 2017 :
• Le Figaro
– Données nov 2018 :
• Site Velib métropole (consulté le 08/11/2018)
• CNEWS (04/11/2018)
• Le Parisien (12/10/2018
• Le Parisien (28/10/2018)
– Objectifs :
• Environnement magazine (26/10/2017)
• Interview de Arnaud Marion, directeur de Smovengo (03/09/2018)
– Contrat Decaux/Smovengo :
• rapport de l’inspection générale de la Ville de Paris (02/2016)
• La gazette des communes (04/04/2017)